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DOSSIERS DE
  BIODIVERSITÉ

L’Union Européenne et la biodiversité
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Les différentes difficultés rencontrées lors de l’application des stratégies de conservation


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Accès rapide :

- Biodiversité et aspects économiques et politiques
- Biodiversité et enjeux éthiques
- Exemple dans l’Union Européenne





Dans un premier temps, nous allons exposer des difficultés rencontrées dans le monde entier. Par la suite, nous soulèverons des problèmes spécifiques à l’Union Européenne.

Biodiversité et aspects économiques et politiques

En plus des facteurs écologiques tel que le maintient du phénomène d’évolution, la conservation des équilibres physico-chimique de la biosphère ou encore la conservation de la capacité des êtres vivants dans l’absorption et la décomposition de la matière, il existe des facteurs économiques qui ont conduit au développement des stratégies de protections de la biodiversité.

En effet, le premier remonte à une époque préhistorique (le néolithique) à partir de laquelle l’homme n’a cessé de créer de nouvelles techniques de production alimentaire permettant sa sédimentarisation mais le conduisant d’autre part à l’instrumentalisation de nombreuses formes de vie au service de ses propres besoins.

Le second facteur est le résultat des progrès industriels et scientifiques considérables que l’homme a réalisé. Il ne cesse chaque jour de modifier l’état naturel de l’environnement mais également des êtres vivants. Ainsi, depuis l’essor de la génétique et notamment du génie génétique, l’homme est maintenant capable d’utiliser des lois de sélections naturelles et d’obtenir des plantes ou des animaux de plus en plus performants (sélection dirigée). Depuis 10 ans, la transgénèse (transfert d’un gène dont on connaît la fonction dans un organisme vivant) est partiellement maîtrisée et des organismes génétiquement modifiés (OGM) sont obtenue. De cette manière, des organismes qui n’auraient pas vu le jour de façon naturelle voit le jour, et tout l’équilibre naturel en est ainsi perturbé.

Ainsi des politiques de biodiversité on été élaboré qui font prévaloir la protection, la conservation et l’exploitation durable d’écosystèmes et habitats. Cependant, leur mise en oeuvre se traduit souvent par une répartition inégale des avantages ; un conflit entre conservation et moyens de subsistance. Il arrive que certaines catégories de population soient lésées par une mesure donnée : dès le départ il y a un paradoxe entre la nécessité de conservation et les besoins de la population locale

Prenons un exemple simple : La protection des éléphants d’Afrique engendre un « bien-être » des individus d’Europe et d’Amérique du Nord qui tiennent à la survie de ces animaux. Malgré tout ce facteur de « bien-être » mondial correspond localement à un élément très néfaste. En effet, pour un agriculteur de la région qui voit sa récolte détruite par ces animaux en une nuit, la protection de cette espèce est très hostile à son activité.

La mauvaise répartition des avantages concerne également les bénéfices de certaines opérations. En effet, ce sont très souvent des pays industrialisés qui exploitent des ressources de pays en développement. Ils reçoivent ainsi tous les bénéfices laissant le pays d’origine privé de sa ressource ainsi que des bénéfices de l’exploitation de celle-ci.

Tout cela remet en cause d’une part les objectifs visés par les politiques, mais également que le choix et l’application des moyens d’intervention. Il est primordial de considérer ces disfonctionnements car ils ont une extrême importance sur la viabilité des politiques de biodiversité. Beaucoup trop d’effets négatifs sur une catégorie risquent de faire échouer des mesures même si on contre partie elles peuvent améliorer la situation d’un grand nombre de personnes. Jeff McNeely (membre de Union Mondiale pour la Nature) a déclaré que “le fait de se concentrer exclusivement sur les valeurs soit mondiales soit locales débouche souvent sur une incapacité à adopter des réponses qui puissent promouvoir les deux ensembles de valeurs ou réconcilier les conflits qui existent entre eux”.

Cependant, grâce à une planification plus judicieuse il est possible de recenser les éventuels problèmes et d’en évaluer les conséquences. En effet, des stratégies peuvent être définies pour maîtriser la répartition des effets et recueillir une adhésion maximale même des catégories mises en difficulté.

Afin d’arriver à un scénario idéal où aucun des acteurs ne sortiraient lésés, il existe plusieurs réponses possibles:

  • Une coordination intersectorielles (foresterie, pêche, faune) et à toutes les échelles (locale, nationale, mondiale)
  • Des approches transparentes et participatives en matière de planification et de prise de décision
  • Des choix informés qui tiennent compte des compromis
  • Intégration des préoccupations touchant aux écosystèmes dans des politiques plus vastes d’économie et de développement.

En conclusion, il est clair qu’il faut de meilleures informations sur les liens qui existent entre la biodiversité, les services des écosystèmes et le bien-être humain si nous voulons répondre de façon plus efficace à la perte de biodiversité. Mais la première étape consiste à admettre qu’il existe des valeurs de biodiversité différentes (parfois même contradictoires) au niveau mondial et au niveau local. C’est seulement à cette condition que nous serons en mesure de mieux gérer les conflits entre les différents acteurs.



Biodiversité et enjeux éthiques

A premier abord, la conservation de la biodiversité semble avoir des justifications éthiques très claires :

  • le devoir de l’homme de ne pas éliminer les autres formes de vie
  • le principe d’équité entre générations : nous devons transmettre à nos enfants l’héritage que nous avons nous même reçu
  • la biodiversité par ces écosystèmes représente un laboratoire pour comprendre les processus même de l’évolution
  • la biodiversité est chargée d’une valeur : ce qui est naturel et vulnérable est bon pour l’homme et sa survie.

Cependant, lorsque l’on observe concrètement les actions menées pour la conservation et l’utilisation de la biodiversité, de nombreux problèmes éthiques sont soulevés tous centrés autour de la relation de l’homme avec la nature :

La nature est-elle un patrimoine de l’humanité ? Est – elle la propriété de l’homme ? A qui appartient-elle? Peut – on breveter le vivant ?

Bien sur les textes officiels posent des règles quant à cette relation, cependant elle dépend également largement de la manière dont la nature est perçue par la société. Ainsi, la représentation qu’à l’individu de la nature va jouer un rôle essentiel sur la manière dont il va se comporter avec elle et utiliser ces ressources.

Nous parlons ici de la nature au sens de l’ensemble du réel qui nous entoure en mettant de côté toutes les modification faites par l’homme que l’on peut nommer d’artificielles. La relation que va avoir un individu avec la nature va radicalement différer selon son éducation (plus ou moins sensibilisé à la nature) ou encore son environnement (ville ou campagne).

La pensée occidentale est profondément marquée par les pensées humanistes apparues au 16ème siècle. En effet, pendant la renaissance européenne est né ce courant de pensée consistant à placer l’Homme au centre de son univers et contrôlant entièrement ce qui l’entoure dont la nature. Depuis un peu près un quart de siècle d’autres courant de pensées apparaissent revendiquant des propres droits pour tous les organismes vivants. Ainsi, des philosophes tels que Peter Singer défendent l’égalité de l’animal en tentant d’accorder des droits à l’animal.

Finalement La représentation de la nature n’est pas la même pour tout le monde, et il semble donc primordial de tenter de comprendre les différents visions pour appliquer au mieux les stratégies de conservation de la biodiversité.



Exemple dans l’Union Européenne

Il s’agit ici de donner brièvement quelques exemples de difficultés de mise en application de stratégies de conservation de la biodiversité. Cas du Lynx ibérique en Espagne : C’est dans ce pays que la dernière population de lynx ibérique est présente. Elle est constituée d’une centaine d’individu dont seulement 25 femelles en âge de se reproduire. Cette population qui est d’une part protégé par l’Union (car la dernière population de cette espèce) est gravement menacée par la construction d’infrastructures. En effet, l’Union Européenne finance 20 barrages et 16 routes dont une passe en plein milieu de la zone d’habitat de cette espèce. Ainsi, cette route aura un impact direct sur l’habitat et donc la survie de cette espèce.

Le lynx ibérique

Le lynx ibérique

Cas des Ours bruns en Grèce : là encore c’est un projet de construction d’autoroutes qui menacent la survie des ours bruns. Ce qui est encore plus frappant c’est que cette espèce est protégée par l’Union Européenne grâce aux fonds du programme de protection européen LIFE.

Il existe bien d’autre exemple comme celui-ci en Europe. Cela montre le double langage de l’Union Européenne finance des projets bien souvent complètement contradictoires. Ainsi, l’une des positions à prendre serait sûrement celle d’avoir un seul langage, une seule parole pour éviter au plus ce genre de problèmes flagrants et extrêmement condamnables.




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