DOSSIERS DE
  BIODIVERSITÉ

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Les études concernant la faune à Paris ne sont pas exhaustives. Cependant, 1290 espèces animales ont été recensées. Entre la Seine, le cimetière du Père-Lachaise, le territoire de la Petite Ceinture, les bois de Boulogne et de Vincennes, Paris possède de nombreux lieux favorables à l’accueil et à la survie des animaux. Le but de ce chapitre n’est pas d’ériger une liste exhaustive des espèces animales vivant à Paris, mais de rendre compte de l’existence d’une biodiversité faunistique parisienne diversifiée en mettant en évidence des écosystèmes emblématiques dans la capitale urbanisée.

Traversant Paris intra-muros sur un linéaire de 31 kilomètres, la Seine, malgré ses berges bétonnées jusqu’à l’orée du bois de Boulogne, abrite de nombreux animaux.

Entre quinze et vingt espèces de poissons sont présentes dans la Seine, parmi lesquelles les plus courantes sont le Gardon, la Brème commune, la Perche, le Rotengle, et l’Ablette. Quelques espèces de prédateurs, comme le Brochet, dont certains individus atteignent un mètre, ou le Silure glane qui est de plus en plus fréquent dans Paris, peuplent la Seine. L’Anguille est aussi couramment observée.

À gauche : Silure glane. À droite : Anguille.

Le seul reptile peuplant les berges de la Seine est le Lézard des murailles, qui se maintient sur les rives les plus tranquilles.

En raison de la nourriture qu’elle prodigue et du fait qu’elle constitue une voix de passage pour les migrateurs, la Seine attire de nombreux oiseaux. Les oiseaux hivernants comme la Mouette rieuse et le Grand Cormoran sont communs ; les oiseaux nicheurs comme le Goéland argenté et le Goéland leucophée construisent depuis peu leurs nids sur les grands bâtiments du bord de Seine, et le Canard colvert niche dans les parcs, et en particulier au Jardin des Plantes. Les oiseaux de passage comme le Chevalier guignette, la Bergeronnette des ruisseaux sont souvent observés, et quelquefois le Héron cendré. Anecdote amusante est qu’il a pu également être observé dans la cour aux Ernest de l’École Normale Supérieur, en train de pêcher les poissons introduits dans la fontaine. Le Martin-pêcheur vient à nouveau pêcher dans la seine, preuve de l’abondance et de la diversité des poissons de la seine.

Le Rat surmulot est le seul mammifère observable sur les bords de seine.

Quelques crustacés peuplent la seine, dont les plus célèbres sont la Crevette caridine et l’Écrevisse rouge américaine, ainsi que quelques mollusques.

Avec ses quarante-quatre hectares, le cimetière du Père-Lachaise est le plus grand espace vert de Paris intra-muros. Il joue un rôle de premier plan dans la biodiversité parisienne. La biodiversité animale y est importante car les milieux sont variés (plantation d’arbres, gazons, allées et chemins, routes pavées, murs, tombes, jardinières)

Au cours des dernières années, 264 espèces de coléoptères (sur les 637 actuellement connues de Paris), et une centaine de papillons ont été recensés.

Haut lieu de l’ornithologie parisienne, le cimetière abrite de nombreux oiseaux, tel les Mésanges, Grimpereaux, Sittelle, Moineaux ou même le Gobe-mouche gris et le Rouge-queue à front blanc qui sont très rares ailleurs dans Paris.

À gauche : Gobe-mouche gris. À droite : Rouge-queue à front blanc.

Les mammifères du cimetière sont représentés par une petite chauve-souris, la Pipistrelle commune, qui se nourrit des nombreux insectes présents, et par la Fouine et l’Écureuil roux. La Petite Ceinture, ancienne ligne ferroviaire de trente-quatre kilomètres épousant le contour intérieur de la capitale, possède aujourd’hui environ vingt-cinq kilomètres de voies désaffectées, pour une surface de plus de quarante hectares. Le terrain a évolué progressivement vers un espace sauvage possédant une végétation dense. Par endroits, des associations ou des riverains effectuent des plantations qu’ils entretiennent eux-mêmes.

De nombreuses espèces animales peuplent la ceinture, dont quelques mammifères comme le Hérisson d’Europe, et la Pipistrelle commune dont la plus grande colonie d’hivernage se situe dans l’un des tunnels de la Petite Ceinture. La Fouine vient y chasser, mais le prédateur le plus abondent dans cet espace est le Chat.

À gauche : Hérisson d’Europe. À droite : Pipistrelle commune.

Vingt-cinq espèces d’oiseaux y ont été recensées, parmi lesquelles le Rouge-gorge familier, le Troglodyte mignon, la Fauvette grisette ou l’Accenteur mouchet.

La Petite Ceinture est un milieu idéal à la survie du Lézard des murailles. On y trouve aussi quelques mollusques terrestres comme l’Escargot de Bourgogne, l’Escargot petit-gris et l’Escargot velu. La grande diversité des végétaux à fleur attire de nombreux insectes ; 95 espèces de coléoptères y ont été recensées en 2002.

Les bois de Boulogne et de Vincennes renferment une faune très diversifiée. Il ne convient pas ici de la décrire en détail, car elle est constituée essentiellement des espèces précitées ; ces bois ont un statut particulier, et ne peuvent être considérés comme faisant réellement partie de Paris intra-muros urbanisé.

Même si nous venons de montrer que la faune Parisienne ne se limitait pas seulement aux pigeons, il est important de se rendre compte que la survie de cette biodiversité n’est assurée que grâce aux lieux favorables que nous que nous avons mis en évidence. Dans une ville entièrement urbanisée, les jardins, les parcs, les bois jouent un rôle primordial.

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