Accès rapide :
- La répartition des parcs et jardins dans Paris
- Des espaces à part : les jardins botaniques parisiens
- Les initiatives
......... La charte régionale de la biodiversité et des milieux naturels
......... Les jardins labellisés espace vert écologique
......... Certification ISO 14001
......... Charte Main Verte
- Sensibilisation du public
Si les parcs et jardins semblent constituer un refuge pour la flore à Paris, il faut cependant garder à l'esprit que ces espaces, en plus de subir une forte pression due aux visiteurs, se doivent de répondre à des critères administratifs, esthétiques,..., alors qu'ils remplissent un rôle crucial d'espace relais pour la nature dans la capitale. Ainsi les parcs et jardins sont des milieux intermédiaires (entre les milieux artificiels (pavé,mur,...) et les milieux naturels (les bois,..)), qui présentent des groupements végétaux naturels mais dégradés.
Dans cette partie, il sera donc question de la gestion des parcs et jardins parisiens, dans ses effets sur la biodiversité, et ainsi des initiatives, aussi bien locales que régionales, en faveur d'une augmentation de la biodiversité.
Paris est la capitale la plus dense d'Europe en population et la part des espaces verts est des plus réduites. En effet, on ne compte dans la ville intra-muros que 5,8 m2 d'espace vert par habitant ou 14,5 m2 en comptant les deux bois de Boulogne et de Vincennes, contre 36 m2 à Amsterdam, 45 m2 à Londres, 59 m2 à Bruxelles ou encore 321 m2 à Rome. Les arrondissements du centre-Nord de Paris en sont les plus déficitaires. Des parcs et jardins ont été créés au cours des deux dernières décennies afin de pallier cette carence mais la ville ayant besoin d'espaces pour ses activités économiques, le logement ou ses équipements publics (crèches, lieux dédiés au sport...), il n'est pas toujours possible de créer des jardins sur les rares terrains libérés. Ainsi outre l'aménagement de nouveaux espaces verts, la municipalité a introduit la notion de « coefficient de biotope » dans son plan d'urbanisme afin d'imposer aux promoteurs immobiliers de végétaliser une surface minimale attenante à toute construction.
En mai 2008, Paris comptait 450 espaces verts, répartis ainsi :
Répartition géographique des espaces verts (représentés par un carré vert) dans Paris
(source : atelier parisien d'urbanisme, http://www.apur.org)
Du point de vue des arrondissements, la répartition s'effectuait ainsi :
On peut voir déjà le lien entre nombre d'espaces verts et nombre d'espèces : le 2ème et le 9ème arrondissement présentent à la fois la plus faible superficie d'espaces verts et le plus faible nombre d'espèces.
Outre les bois, le plus grand espace vert parisien est le parc de la Villette (55 ha). Le plus petit est le jardin de la rue Visconti (80 m²).
Paris présente de nombreux jardins botaniques dont voici les plus importants :
Le Jardin botanique de la Ville de Paris est constitué de 4 jardins : le parc Floral de Paris, le parc de Bagatelle, l’Ecole Du Breuil et le jardin des serres d’Auteuil. Ils couvrent une superficie de 83 hectares. Les reconstitutions de biotopes, les jardins thématiques et l’arboretum, ainsi que les collections spécialisées, rassemblent près de 20 000 plantes.
Le Jardin botanique a été reconnu comme tel par l’Association des jardins botaniques de France et des pays francophones dont il a reçu l’agrément pour la première fois en 1998. Cet agrément a été renouvelé en 2005. Pour cela, il a dû répondre à des conditions de fonctionnement d’une réelle exigence.
Les missions du Jardin botanique consistent à :
Le Jardin botanique de la Ville de Paris dispose d’un herbier, d’une carpothèque, d’une
séminothèque et d'une banque de semences. Il édite un index seminum, liste des semences vivantes
conservées par le Jardin botanique et réservées à des échanges entre jardins botaniques et
organismes scientifiques dans le respect de la convention sur la biodiversité.
La Région Ile-de-France a formalisé en décembre 2003 une « Charte régionale de la biodiversité et des milieux naturels » qui reconnaît l’importance du patrimoine naturel et de la biodiversité et s’engage à assurer un développement durable et équilibré du territoire.
En mars 2004, Paris signe la charte régionale de la biodiversité et des milieux naturels , promettant ainsi d'offrir des conditions favorables au maintien de la flore et faune de la capitale et de mettre en place un réseau de surveillance et d'étude des espèces et de la dynamique des milieux. Il s'agit également de renforcer la sensibilisation du public à la question de la biodiversité dans Paris, via des actions éducatives, des espaces naturels au sein même de la capitale.
Les articles 2.6 et 2.10 concernent particulièrement les parcs et jardins :
Les signataires, gestionnaires d’espaces verts s’engagent à :
Eviter la tonte trop fréquente des pelouses, l’évacuation des pousses sous les arbres , la proportion inutilement élevée d’espèces exotiques, éviter les revêtements trop artificiels. Conscients que la propreté dans les villes pousse à la surconsommation des pesticides et des herbicides, entraînant l’uniformisation des milieux naturels et la perte de la biodiversité, ils chercheront à :
Les collectivités et les particuliers veilleront à :
Les collectivités s’engagent à :
Paris s'étant engagé à suivre une démarche de développement durable, cette volonté s’est formalisée notamment par la signature de la charte d’Aalborg des villes européennes, de la charte régionale de la biodiversité et des milieux humides, des chartes d’aménagement durables des bois et, actuellement, par la conduite d’un Agenda 21 « local », programme d’actions pour atteindre les objectifs de développement durable : efficacité économique, équité sociale et préservation de l’environnement, et, également, la construction du Plan Climat de Paris. Le projet de gestion environnementale des espaces verts répond à plusieurs objectifs :
Cela implique une modification des pratiques quotidiennes notamment lors de l'entretien des espaces verts : diminution de l'utilisation de traitements chimiques pour les soins aux végétaux et mise en place de méthodes alternatives comme la lutte biologique et la lutte intégrée (recommandées par la certification ISO 14001, elles y seront décrites dans le paragraphe suivant), mise en place d’une gestion différenciée des espaces (entretien adapté en fonction du lieu et de l’usage), limitation des consommations d'eau, d’énergie, maintien et développement de la biodiversité...
Afin de valoriser les espaces verts faisant montre d'une gestion respectueuse de l'environnement, des audits sont réalisés depuis 2006 par un organisme indépendant, Ecocert. Ces audits permettent, outre d'attribuer le label espace vert écologique, d'évaluer la performance environnementale et de constater les adaptations nécessaires à la poursuite du processus. Dès 2006, 16 jardins, parcs et squares de tailles et de natures très variées avaient été labellisés immédiatement, trois sites supplémentaires l’avaient été après la mise en oeuvre de certaines actions d’amélioration.
Les critères vérifiés portent notamment sur :
Dans le cinquième arrondissement, les arènes de Lutèce et le jardin médiéval du musée de Cluny sont labellisés espace vert écologique.
Depuis 1995, la question des produits phytosanitaires fait l'objet d'une attention toute particulière. Les mesures prises visent en particulier à :
Depuis 2002, une certification ISO 14001 «traitements phytosanitaires, fertilisation et alternatives» encadre toutes les activités de ce domaine. Cela va de l’objectif de diminution des quantités employées, à l’achat des produits, leurs conditions de stockage et de mise en oeuvre, le diagnostic préalable à toute application, jusqu’à l’élimination finale des déchets.
Les réflexions menées dans ce domaine ont conduit la Direction des Espaces Verts et de l'Environnement (DEVE) à mettre en oeuvre de nombreuses mesures. Elles visent à limiter au strict nécessaire les quantités achetées et utilisées, à limiter la toxicologie des produits utilisés, à mieux protéger les applicateurs, le public et l’environnement.
Ainsi, l'utilisation des produits phytosanitaires a diminué de 90 % depuis 15 ans, grâce à un
personnel qualifié et agrée (seuls les agents de la DEVE ont le droit d'utiliser les produits
phytosanitaires) et l'utilisation de méthodes alternatives, comme par exemple le remplacement de
végétaux sensibles par des espèces plus rustiques.
Un jardin partagé est un jardin de proximité à l'initiative d'habitants qui désirent se retrouver dans un lieu convivial pour jardiner. Les habitants regroupés en association sont accompagnés par la cellule « main verte » de la Ville de Paris.
Un jardin partagé est un lieu ouvert sur le quartier qui favorise les rencontres entre les générations et les cultures. Il permet de tisser des relations entre les différents lieux de vie de l'arrondissement : écoles, maisons de retraite, hôpitaux… Dans ce jardin, respect de l'environnement et développement de la biodiversité sont de mise.
Un tel jardin est confié à une association par convention pour une durée limitée (1 an renouvelable jusqu’à 5 ans).
Les habitants souhaitant créer un jardin partagé doivent se regrouper en association. L’association une fois constituée, contacte la cellule Main-Verte de la Direction des Parcs, Jardins et Espaces Verts qui aide à la constitution du dossier. L’association, la mairie d’arrondissement et les services de la Ville de Paris se concertent pour la mise en place du projet, dans l’esprit de la charte Main-Verte. La cellule Main-Verte apporte des conseils et suit les activités. Elle veille, ainsi que la Mairie d'arrondissement, au respect de la charte et de la convention. La Ville de Paris a mis en place le programme Main-Verte afin d’encourager, d’accompagner et de coordonner les jardins partagés existants et en projet.
Cependant, les jardins partagés présentent certaines limites, principalement dues au caractère temporaire de l'allocation du terrain. Voici le paragraphe consacré à ces limites dans les actes du forum « 4 jours pour les jardins partagés », qui s'est tenu du 16 au 19 juin 2005 :
Les limites d’une politique publique en faveur des jardins partagés
Ces limites portent sur différents points. La capacité des associations à vivre dans la durée en est le premier. Le deuxième concerne les conflits qui peuvent survenir entre membres du jardin. Enfin, le troisième point est relatif aux contraintes foncières et à la longévité de certains jardins En effet, ceux implantés sur des terrains pérennes, dans des jardins publics, ne présentent pas de difficulté mais certains jardins occupent des friches pour une durée limitée à un petit nombre d’années. Même si le terme est connu dès le départ, il est très difficile de faire admettre aux personnes investies dans le jardin partagé qu’il faudra abandonner le terrain au moment de la création de logements sociaux, d’une crèche ou d’un autre équipement public. C’est très frustrant et très compliqué.
La Ville essaie, tant bien que mal, de retrouver des terrains, mais ce n’est pas toujours possible. Les contraintes foncières montrent ainsi les limites de l’exercice.
En même temps, c’est un bel exemple de démocratie que de dire “nous faisons le pari que vous respecterez votre parole et que même si c’est sur une durée limitée, vous aurez eu plaisir à faire des choses ensemble et c’est à vous de faire preuve d’imagination pour poursuivre une aventure collective et commune ”.
Jardin partagé d'Eole - Des ballons gonflables au milieu des végétaux. Un jardin partagé est tenu d'organiser au moins un événement public par saison. (Mairie de Paris - Dany Gander Gosse)
Finalement, tout cela s'accompagne d' actions pédagogiques et de sensibilisation du public fortes, conformément à la charte régionale de la biodiversité :
« L’éducation à l’environnement permet aux citoyens de notre région de comprendre les phénomènes complexes de notre cadre de vie, tout en découvrant les espaces naturels franciliens. Après la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement de Rio en 1992, puis la Conférence de Johannesbourg, les Etats se sont engagés dans a voie du développement durable ; l’éducation est un préalable essentiel à la mobilisation des acteurs, pour relever les défis de l’avenir. Le maintien de la biodiversité ou la protection de la vie floristique et faunistique doit être expliqué pour être appliqué. »
Charte régionale de la biodiversité, Chapitre V, Faire connaître la biodiversité, p 24.L'intérêt d'une telle action éducative est multiple :
Voici quelques exemples de sensibilisation :
Les Bus-Nature font découvrir aux enfants la vie au fil des saisons dans les jardins de leur quartier et au grand public la biodiversité de proximité et la gestion différenciée mise en place dans les espaces verts (vidéo bus, labo bus).
Crédit : mairie de Paris
Dans le 20ème arrondissement (120 rue de la Réunion, métro Alexandre Dumas), un jardin naturel tente de recréer des milieux naturels d'Ile-de-France. Des ateliers pédagogiques, rallyes découverte permettent de prendre conscience de l'importance de préserver les milieux naturels.
Sous-bois du jardin naturel du 20ème arrondissement (Mairie de Paris - Maëlle Hénaff)
Enfin, il existe des centres d'informations et sensibilisation sur l'environnement, le jardinage,... Par exemple, la maison Paris-Nature, au coeur du parc floral de Paris, propose des activités de sensibilisation à la diversité locale grâce à des ateliers découvertes, le jardin des papillons ou encore la biblio-ludothèque Nature. La maison Paris-Nature jouit ainsi d'aménagements remarquables pour la biodiversité, qui servent de supports aux activités éducatives : une zone humide, une friche urbaine, un hôtel à insectes, des nichoirs , un rucher favorisent la diversité de la faune et de la flore et les équilibres naturels dans la ville.
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