DOSSIERS DE
  BIODIVERSITÉ

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“Seule parmi tous les biens, la vérité peut être à tous”, nous disait le philosophe français Alain (figure 1). Mais aujourd’hui, peut-on encore affirmer ceci en terme de découvertes scientifiques ou de ressources naturelles ? En effet, des possibilités de valorisation industrielle des ressources génétiques présentes dans des écosystèmes diversifiés et peu exploités sont apparues au cours des années quatre-vingts, faisant naître de fortes spéculations dans les pays tropicaux. Certains y voyaient une source d’avantages comparatifs pour des pays défavorisés dans le commerce international, un moyen de financer les politiques de protection de la nature et un levier pour le développement local. D’autres percevaient les germes d’une spoliation du Sud par les industriels du vivant, dépositaires de nombreux brevets et susceptibles de s’approprier, par ce biais, le potentiel économique naissant du gène. C’est dans cette perspective qu’ont été définis les actes de “biopiraterie”. L’arbre de Neem, l’Argan, l’Ayahuasca, ... sont des exemples d’appropriation par des industriels de ressources biologiques et des savoirs traditionnels associés. De nombreuses voix commencent à s’élever dans les pays victimes de ces spéculations.

Figure 1 : Alain

Vandana Shiva (figure 2), présidente de la fondation de la recherche pour la science, la technologie et les ressources naturelles en Inde et auteur du livre Biopiracy : the plunder of nature and knowledge, dénonce ce contrôle par des firmes privées, le comparant à un acte de piraterie intellectuelle remplaçant la colonisation des terres dans les pays en voie de développement. Il apparaît donc essentiel de mieux comprendre ce débat international à l’interface entre les réseaux de recherche et de développement, les acteurs économiques et industriels, et les populations autochtones. Nous verrons donc comment définir de manière précise la biopiraterie et quels en sont ses principaux exemples, puis les méthodes et enjeux de ces pratiques et enfin quelles solutions peut-on envisager face à ce problème.

Figure 2 : Vandana Shiva

==> Voir la suite : Définition de la biopiraterie

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