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DOSSIERS DE
  BIODIVERSITÉ

Peuples Autochtones et préservation de la Biodiversité
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Définition des peuples autochtones et de la protection de la biodiversité


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- Peuples autochtones
- Protection de la biodiversité

Peuples autochtones

1. Qu’est ce qu’un peuple autochtone ?

Il n’existe pas de définition communément reconnue comme la seule de ce que sont les peuples autochtones. Dans sa définition la plus littérale, le terme « autochtone » traduit seulement la résidence sur une longue période dans une zone donnée.

La législation internationale utilise ce mot de manière plus précise et l’applique à « des groupes ethniques culturellement distincts, dont l’identité diffère de celle de la société à laquelle ils appartiennent, qui tirent leurs moyens d’existence de ressources locales et sont politiquement non dominant. » (Marcus Colchester, Nature sauvage, nature sauvée ?) Pour la Banque Mondiale, les peuples autochtones sont « des groupes sociaux ayant une identité sociale et culturelle distincte de celle de la société dominante, ce qui les rend vulnérables et susceptibles d’être désavantagés par le processus de développement ». L’Organisation Internationale du Travail (OIT), qui traite à la fois des peuples autochtones et des peuples tribaux, insiste plus sur la notion de « résidence dans une zone antérieure à sa conquête, sa colonisation ou l’établissement des frontières actuelles de l’Etat ». De toutes ces définitions l’on peut extraire des facteurs dominants pour comprendre et définir le concept d’ « autochtone », qui sont :

  • Une occupation et une utilisation d’un territoire spécifique antérieures dans le temps à celle de la société à laquelle ils appartiennent ;
  • La perpétuation volontaire des caractères culturels distinctifs, soit par le langage, l’organisation sociale, les valeurs religieuses et spirituelles, les modes de productions, les lois ou les institutions ;
  • La reconnaissance par d’autres groupes ou par les autorités de l’Etat comme une collectivité distincte ;

Il faut aussi noter que des peuples ethniquement distincts et marginaux adoptent eux-mêmes le terme « autochtone » pour se désigner, en raison des droits qu’ils y croient associés : le droit à leur terres, leurs territoires et les ressources qui y sont associées, à la reconnaissance de leur différence, au maintien de leurs traditions, leurs religions, leur langue et de leurs lois traditionnelles ; ainsi que leur droit à se gouverner eux-mêmes. Même si au vu de tous ces critères et de ces définitions internationales, il semble difficile d’estimer de manière précise le nombre de personnes classées comme « autochtones », on recense entre 300 et 500 millions de personnes dans le monde entier (selon OIT, Survival International et IWGIA - Groupe de Travail International sur les Affaires Autochtones -).

Ces peuples « autochtones », qui bien que minoritaires, parlent la majorité des langues du monde et représentent la plus grande part de diversité culturelle, représentent eux-mêmes une forme de biodiversité (culturelle) à protéger, car ils sont bien souvent persécutés par des politiques gouvernementales, pour être intégrés au courant dominant, sous prétexte qu’ils sont inférieurs ou à l’écart des populations « supérieures ». Ainsi il est nécessaire des protéger ces populations par l’intermédiaire des instances Internationales.

2. Les droits des peuples autochtones

Déclaration des Droits des Peuples Autochtones, de l’ONU 2007 :

Article 3 : « Les peuples autochtones ont le droit de disposer d’eux-mêmes. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel ».

Cet article reconnait aux peuples autochtones un droit à l’autodétermination. Ce qui en pratique leur donne un droit à consentir, de manière libre et éclairée, à la réalisation d’activités concernant leurs terres. Mais aussi un droit à l’utilisation et à la propriété de leurs terres traditionnels, Article 11 de la Convention 107 de l’OIT, 1957 :
« Le droit de propriété, collectif ou individuel, sera reconnu aux membres des populations intéressées sur les terres qu’elles occupent traditionnellement ».
Cette même convention établit des principes pour la réinstallation forcée des peuples « autochtones » sur leurs terres « ancestrales ». Et l’article 12 de cette même Convention les protège contre le déplacement par les autorités du pays.

En plus de leur droit de propriété de la terre, l’article 14 stipule que « des mesures doivent être prises dans les cas appropriés pour sauvegarder le droit des peuples intéressés d’utiliser les terres non exclusivement occupées par eux, mais auxquelles ils ont traditionnellement accès pour leurs activités traditionnelles et de subsistance. Une attention particulière doit être portée à cet égard à la situation des peuples nomades et des agriculteurs itinérants ».

Leur droit à exploiter les ressources naturelles de leurs terres est aussi protégé par la Convention, article 15 :

« Les droits des peuples intéressés sur les ressources naturelles dont sont dotées leurs terres doivent être spécialement sauvegardés. Ces droits comprennent celui, pour ces peuples, de participer à l’utilisation, à la gestion et à la conservation de ces ressources ». C’est ce dernier article qui est particulièrement important dans la protection et la conservation de la biodiversité par les peuples autochtones, car il leur reconnaît un droit participatif et décisionnel quant à l’exploitation et la conservation des ressources de leurs terres.



2. Protection de la biodiversité

1. Pourquoi protéger la biodiversité ?

La biodiversité ne se limite pas seulement à l’inventaire des espèces. Elle doit être approchée sur trois niveaux les gènes, les espèces et les écosystèmes.

L’homme, qui ne cesse d’interagir avec la biodiversité, est au coeur de celle-ci et c’est à lui de la protéger et la préserver.

Si l’on doit trouver une raison à la protection de la biodiversité, la plus évidente serait que l’homme y puise ses ressources alimentaires, et aussi ses matières premières.

Les écosystèmes nous fournissent à la fois nos matières premières et secondaires nécessaires à notre existence, mais aussi de par leur fonctionnement des services écologiques: maintien de la qualité de l’air, régulation du climat, fertilisation des sols, … Il faut ajouter qu’en dehors de ces raisons utilitaires pour la protection la biodiversité, la biodiversité ce sont aussi des valeurs patrimoniales, affectives ou esthétiques. Alors que faire pour la protéger ?

2. Comment la protéger ?

En 1994 l’Union mondiale pour la conservation de la nature adopte une nouvelle classification des aires protégés qui prend en compte la possibilité de possession et de gestion par le secteur privé, les ONG et les autochtones, et plus seulement l'établissement des aires protégées dans des terres domaniales et soumises à la supervision et au contrôle étatiques.

Cette classification comprend :

  • la conservation des espèces (appelée conservation alpha)
  • la conservation de l’habitat (dénommée conservation bêta)
  • Des mesures spéciales visant à protéger des zones riches en espèces endémiques ont conduit au développement d’un troisième type de conservation, désignée comme la conservation gamma.

L’identification des zones prioritaires pour la conservation de la biodiversité est devenue également un problème hautement technique. Quels critères choisir? Celles qui possèdent le plus grand nombre possible d’espèces, ainsi on a concentré une grande attention sur les tropiques, qui ne couvrent que 12% de la surface du globe mais renferment plus de la moitié des espèces du monde.

Les « points chauds » sont identifiés comme des zones prioritaires pour ses efforts de conservation. Les régions ont été choisies suivant deux critères principaux : le degré d’endémisme, des espèces végétales surtout, et le péril d’extinction, les «points chauds» étant des écosystèmes aux espèces fortement endémiques ayant perdu au moins 70% de leur habitat originel. Environ 80% de ces «points chauds» sont dans des pays en voie de développement.

Aujourd’hui peu d’organismes de conservation continuent de croire que l’établissement de zones protégées peut suffire à assurer la préservation de la diversité biologique: en effet, bien que les aires protégées visent à isoler les espaces menacées des forces qui détruisent les régions alentour, elles ne s’attaquent pas aux causes profondes de cette destruction.

De plus cette politique de conservation marginalise les peuples « autochtones ». En effet les aires protégées sont ressenties par les communautés « autochtones » comme des impositions autoritaires par lesquelles elles perdent la maîtrise de leurs terres, que des étrangers destinent à d’autres usages que ceux déterminés par elles. Ces étrangers violent alors les droits des peuples « autochtones » à leurs terres et à l’autodétermination.

Qelle est la place des populations « autochtones » dans la protection de la biodiversité et comment les intégrer à ce système ?

3. Les populations autochtones et la protection de la biodiversité

Longtemps les populations « autochtones » ont été mises à l’écart de tout et les politiques de protection de l’environnement, même si cela va à l’encontre des droits des peuples « autochtones » sur l’auto-détermination et la propriété de leurs terres. Mais depuis peu on recommence à intégrer ces populations à la protection de la biodiversité, car elles possèdent un savoir immense sur leur territoire, y compris sur la meilleure façon de gérer leur environnement naturel. En effet tous les membres d’une communauté « autochtone » possèdent des connaissances écologiques traditionnelles, qui s’inscrivent dans une démarche de développement durable, mais aussi des connaissances sur les ressources de leur territoire. Ainsi ces connaissances « autochtones » servent souvent de bases pour des évaluations environnementales.




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