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DOSSIERS DE
  BIODIVERSITÉ

La situation géographique et historique

Le mont Kenya est situé en plein milieu du Kenya. Haut de 5200 m et ayant la place de deuxième plus haute montagne d'Afrique, il est issu d'un volcan et date de 3 millions d'années. Cette montagne est une montagne assez particulière puisqu'elle est classée Patrimoine Mondiale de L'Unesco. La montagne en elle-même est divisée en plusieurs étages, qui lui confèrent une autre particularité au niveau de la flore. Plusieurs espèces endémiques sont toujours là et sont protégées maintenant par l'Unesco et par le service des forêts du Kenya. Cette montagne est visitée en moyenne par année par plus de 15 000 personnes, ce qui en fait une attraction touristique importante pour cette région du Kenya.

Une façade de la montagne est occupée par les anciens colons et une autre par les populations « autochtones ». Une différence qui se traduit aussi bien au niveau des plantations que des cultures.



Les Anciens Colons

La façade ouest est occupée par les anciens colons et donc ils disposent de parcelles de terres qui sont plutôt grandes. De ce coté de la montagne, les cultures sont intensives et fonctionnent plus ou moins comme l'agriculture occidentale, c'est à dire avec les outils utilisés en agricultures industrielles. Ils plantent essentiellement du maïs et du thé.



Les populations locales

Par contre de l'autre côté de la montagne, les populations locales ont des plus petites parcelles de terre et cultivent de façon beaucoup plus traditionnelle. Premièrement, ne disposant pas de ressources énormes, elles font des petites plantations pour leur propres besoins. D'autre part, elles cultivent un nombre varié de plantes pour plusieurs raisons.

La raison la plus importante expliquant le fait qu’elles ne se reposent pas sur une unique culture sont les risques climatiques qui pourraient affecter leur plantations. Avec une plus grande diversité de plantes, elles ont plus de chance de pouvoir vivre ou subsister en attendant une meilleure récolte.

De plus, les populations locales font ce genre de cultures variées pour avoir une alimentation diverse et protéger ainsi leur diversité alimentaire. Certaines parcelles peuvent contenir jusqu'à six à huit plantes (maïs, manioc, thé, bananes, tomates, papaye...)



Comment leur culture agricole s'intègre dans la conservation de la biodiversité?

Les populations locales des régions avoisinant le Mont Kenya sont plutôt conservatrices et traditionnelles. Il y a deux possibilités qui font qu'elles veulent garder cette diversité au niveau de leurs plantations.

La première et plus évidente, c'est qu'elles n'ont pas vraiment le choix ni les moyens financiers pour avoir des grandes parcelles de terres qui sont labourées et récoltées à la machine, et c'est pour ça qu'elles maintiennent leurs petites plantations.

La deuxième possibilité est celle où elles le font parce qu’elles n'ont jamais vu faire autrement. Elles vivent dans un monde totalement différent du monde occidental et n'ont pas forcément les mêmes priorités. Du coup pour elles, cela ne revêt pas la même importance d'avoir des vastes étendues de thés sur leur terre que pour des occidentaux. Les populations locales sont plutôt dans une coutume, où elles poursuivent la tradition des anciens, et ne vont pas à l'encontre de ce qu'on leur a montré.



Les protections légales

Avec le Mont Kenya reconnu comme patrimoine mondial de l'UNESCO, il est devenu impossible pour les propriétaires des terrains de faire comme bon leur semble. Ils ne peuvent donc pas par conséquent planter là où ils le veulent puisque la structure initiale de la montagne doit rester telle quelle.

Avec la mise sous tutelle de la montagne des Park Nationaux du Kenya, une surveillance beaucoup plus stricte est établie et les planteurs sont surveillés.

5.1. La faune et la flore protégées

Avec les dispositions légales mentionnées plus haut, les espèces endémiques de la montagne sont protégées et ne risquent pas ou plus grand-chose (du moins espèrent les autorités). Les surveillances sont plus régulières et il est pratiquement impossible de planter dans l'illégalité.

La montagne comme mentionnée plus haut a une structure assez particulière. Elle possède un climat en 'étages' et donc une végétation très variée depuis la base de la montagne vers le sommet. Evidemment existe un niveau où il gèle tout le temps et de ce fait, c'est une zone inerte pour la végétation.

Par contre, en ce qui concerne les autres parties de la montagne, on va du plus humide au semi-aride. Cette structure verticale du climat permet d'avoir une immense variété de plantes et une faune très variée également qui y vit. Cette structure provient de la différence en pluie, humidité et température, qui varie énormément d'Est en Ouest et de haut en bas de la montagne.

Dans la partie basse de la montagne, c'est la savane ou la plaine, moins diversifiée, mais on y retrouve plusieurs espèces animales qui y vivent et dépendent de cette savane. C'est l'endroit où se trouve le pâturage pour les animaux domestiques surtout.

Ensuite on trouve une zone agricole, si on peut l'appeler ainsi. A ce niveau les cultures agricoles telles que le thé, le maîs, la banane, les pommes de terre, la tomate et d'autres légumes poussent très bien. La raison de cette grande diversité de plantation, en plus des autres raisons décrites plus haut, est que cette partie de la montagne dispose d'une terre très fertile, issue des antécédents volcaniques de la montagne.

Un peu plus haut, dans les endroits plus humides de la montagne on retrouve une forêt tropicale, qui abrite des dizaines d'espèces endémiques. Les populations locales ne vont jamais franchir cette ligne, qui est vraiment marquée, pour ne pas abimer cette forêt qui regorge de richesses extraordinaires en termes de faune et de flore. De nombreux animaux vivent dans cette partie de la montagne, en particulier des rhinocéros, des porcs-épics, des singes ou encore plusieurs espèces d'antilopes. Sur le plan de la flore, c'est l'ibis vert, une espèce très rare qui se développe dans cette partie.

Passée cette zone de forêt tropicale s'étend une végétation composée uniquement de bambous. On retrouve dans cette partie que l'on pense inhabitée des traces de gros mammifères qui s'y aventurent tel que des éléphants ou autre carnivores comme les léopards. Cette zone de bambou a plus que proliféré durant les dernières décennies, formant une couronne tout autour de la montagne et constituant une très bonne séparation. De plus il n'existe pratiquement plus d'arbres dans cette partie, ni de faune d'ailleurs.

L'étage sub-alpin prend ensuite le relais. Il est rempli d'arbres de l'espèce Hagenia-hypericum, qui sont de très petits arbres mais très nombreux. Y vivent aussi deux espèces de reptiles (un scinque et un caméléon). Juste après se trouve une zone plus ou moins distincte de la sub-alpine, qui est la zone des landes et des maquis. Zone moins marquée mais surtout très humide d'un coté et plus sèche de l'autre. Cette dernière est très susceptible d'incendie au cours des périodes sèches. Dans cette étage de la montagne, on rencontre plus souvent des rongeurs plutôt que des gros mammifères qui vivent beaucoup plus bas dans la montagne.

Dans la zone suivante, qui est l'étage afro-alpin, on retrouve une grand diversité de plantes que l'on ne retrouve nulle part ailleurs. Cette partie de la montagne est soumise à des variations énormes de températures le jour et la nuit et d'autres conditions climatiques variées puisque située au dessus de 450 m. Toutefois, la flore s'est adaptée à cet environnement hostile et a pu se développer. On y retrouve principalement des fétuques mais aussi des dizaines d'espèces de fleurs sauvages comme les immortelles. Concernant la faune, trois espèces de mammifères se partagent le terrain, le daman du cap, un hyracoïde (deux rongeurs) et le céphalophe de Grimm (une espèce d'antilope).

Pour finir se trouve la zone nivale, qui recouvre tout le sommet de la montagne et où règnent des températures extrêmes et le climat qui va avec. On y retrouve quand même des plantes mais en nombre très restreint ainsi que quelques mousses et lichens. Les animaux qui vivent dans les étages du dessous s'aventurent parfois juste aux limites de cet étage.

5.2. Devenir de la montagne

Malgré toute leur difficulté socio-politico-économique les Kenyans on su préserver cette richesse dont ils ont héritée. Ils ont su maintenir la diversité agricole dans cet endroit d'une part pour se protéger des risques climatiques mais aussi pour garder l'héritage que leur avait transmis les anciens. Ils ne cultivent pas ou peu dans les zones limitées, et surtout n'endommagent pas leur forêt. Ils n'ont aussi pas la même vision et perspective et s'ingèrent dans ce que l'on pourrait appeler un esprit de développement durable, bien qu’ils n’en soient pas forcément conscients.

Toutefois comme mentionné plus haut tout n'est pas beau et parfait. Depuis quelque années la pression économique les atteint et ils ont été contraints de récolter le bois dans les forêts (ils ne sont tout de même pas dans des cas extrêmes de déforestation). Les cultures prennent aussi de plus en plus de place et donc requièrent l'abattement de certains arbres. Quoi qu'il en soit, ils n'ont pas trop le choix et s’adaptent ainsi à un nouveau mode de vie, jusqu'à faire des serres pour la culture de fleurs, à destination de l'étranger. Là n'est pas le seul souci. D'après de récentes études menées, on pense que le climat changera fortement sur la montagne suivant les effets du changement climatique globlal. Une étude réalisée conjointement par l'Université de Purdue, de Chicago et le gouvernement kenyan montre qu'il y aura très probablement une perte de la diversité dans les années à venir et plus de stress sur la disponibilité en eau.




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