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DOSSIERS DE
  BIODIVERSITÉ

Les indicateurs de la biodiversité
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Qu'est-ce que la biodiversité?

(Accéder au plan du dossier complet)

Le concept de biodiversité est aussi vieux que la science elle-même. Mais le terme de « biodiversité », très récent, a été inventé par contraction de diversité et de biologique pour marquer les esprits et faire revêtir au concept qu'il soutient une apparence plus « sexy », plus médiatique. Ce terme a notamment été popularisé depuis la ratification de la CBD en 1992. Ce concept est volontairement flou, ce qui lui permet de recouvrir les multiples facettes de la diversité biologique. Le revers de la médaille est bien sûr qu'on ne sait jamais trop de quel aspect il est question lorsqu'on évoque le terme de « biodiversité ». Nous allons donc commencer par clarifier ce point.

Accès rapide :

- Les niveaux de biodiversité
- Composantes de la biodiversité
- (Bio)diversité et échelle d'étude

1. Les niveaux de biodiversité

On distingue habituellement trois niveaux de biodiversité.

La diversité génétique d'une population (ensemble d'individus de la même espèce vivant sur un même territoire), qui est une diversité moléculaire.

La diversité spécifique d'une communauté (ensemble de populations partageant une aire de vie commune) qui est celle des espèces.

La diversité écosystèmique qui est la diversité d'association de communauté vivante (biocénose) et d'un milieu abiotique (biotope).

Il est important de savoir quel(s) niveau(x) de diversité un indicateur intègre.



2. Composantes de la biodiversité

Pour chacun des niveaux de biodiversité on peut définir deux composantes.

La richesse (génétique, spécifique ou écosystèmique) qui est simplement le nombre d'entités différentes du type considéré (gènes, espèces, écosystèmes) présentes dans la région d'intérêt. Par exemple, c'est le nombre d'allèles différents pour un gène donné dans une population donnée, ou bien le nombre d'espèces vivant dans une communauté donnée ou encore le nombre d'écosystèmes différents observés dans une certaine région, celle-ci pouvant être aussi bien définie comme étant d'une surface d'un mètre carré ou comme étant la terre entière.

La deuxième composante de la biodiversité, quel que soit le niveau de biodiversité considéré est l'équitabilité. Pour un nombre fixé K de types d'entités différentes, on peut imaginer un grand nombre de répartitions des N entités du système parmi ces K types. Par exemple si un gène donné se présente sous K=3 allèles différents (i.e. 3 versions différentes) -nommons les a,b,c- dans la population étudiée qui compte N=5 individus. Alors on peut imaginer 6 répartitions d'abondance : (a,b,3c) ; (a,3b,c) ; (3a,b,c) ; (2a,2b,c) ; (a, 2b, 2c) et (2a,b,2c). Il paraît évident que la biodiversité est différente dans un schéma de distribution du type (1,1,3) que dans un cas (2,2,1). L'équitabilité est supérieure dans le second cas : ce qui signifie que « la diversité est mieux répartie ». Un bon indicateur doit donc prendre en compte ces deux aspects de la diversité : richesse et équitabilité.



3. (Bio)diversité et échelle d'étude

La diversité est évidemment impossible à mesurer de façon exhaustive sur un système même extrêmement simple. Il faut donc estimer cette diversité par échantillonnage. Dans ce cadre, plus pratique, on définit 3 catégories de diversité : a, b et g.

La diversité a se définit comme la diversité observée sur une zone spatiale définie et de petite taille. Afin de pouvoir faire des comparaisons entre zones et suivre l'évolution de cette diversité au cours du temps l'aire de la zone doit être constante car il est bien évident que plus la zone est grande, plus la diversité qu'on y trouve est importante. En prenant une aire fixée, on s'affranchit de cette dépendance à la taille.

La diversité b est le taux de remplacement des espèces le long d'un gradient topographique ou d'habitat. Pour se représenter ce que ceci constitue, on peut faire l'expérience par la pensée suivante. Si on fait glisser par la pensée la zone d'étude (d'aire fixée) le long d'un axe topographique : en moyenne, lorsque je me déplace d'un mètre, combien d'espèces apparaissent ou disparaissent de la liste des espèces peuplant ma zone ? En normalisant la réponse à cette question par le nombre moyen d'espèce présent dans la liste, on obtient la diversité b.

La diversité g est le taux d'addition de nouvelles espèces obtenu par échantillonnage dans un même habitat. Dans un habitat tel que les forêts tempérées, on peut être sûr d'avoir trouver la très grande majorité des espèces présentes dans la forêt en regardant 1 hectare de forêt. Si on regarde quelles espèces sont présentes sur une parcelle d'un hectare différente de la première, il est très probable qu'on ne trouvera pas de nouvelle espèce. En revanche si on fait la même chose dans une forêt tropicale, il est certain qu'on trouvera plusieurs dizaines ou centaines de nouvelles espèces, qu'on n’avait pas trouvé dans la première parcelle. Ainsi la diversité g d'une forêt tropicale est supérieure à celle d'une forêt tempérée.

On peut penser qu'un bon indicateur de biodiversité doit être prendre en compte ces différentes catégories de diversité mesurée.


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